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Cracovie, Auschwist et Bieloweza - Pologne


 

Dernier pays d’Europe centrale.

Dernier pays aussi où nous pourrons croiser des falaises pour grimper, en tous cas avant la Finlande, de l’autre côté de la mer baltique.

 

En effet, nous attaquons des contrées aussi plates que les hauts-de-France, les terrils en moins…

Heureusement la région de Cracovie, au sud, possède tout de même de quoi sustenter une dernière fois notre boulimie grimpesque. Après une visite de cette perle couronnée  de verdure, qui ne manquera pas de nous laisser de très beaux souvenirs en son centre ancien, aux petites rues charmantes, à son quartier juif et ses restaurants typiques, nous choisissons au petit bonheur la chance un secteur d’escalade.

 

Force de l’intention, destin mystique, ou pur hasard, nous tombons sur l’Ailefroide Polonais : Dolina Bedkowska

 

Petit camping en fond de prairie entouré de falaises, où les polonais affluent pour grimper, se balader ou simplement profiter du cadre bucolique.

 

La principale falaise au-dessus du camping avoisine les 50m et semble être une sorte de petit Yosemite local, aux vues du nombre de grimpeurs se lançant à l’assaut de « grandes voies ».

 

Malgré la véritable beauté des lieux et de certaines des voies qui s’y trouvent, l’incroyable densité de personnes s’y trouvant nous amène à réaliser à quel point nous avons une chance inouïe d’habiter le sud de la France, aux falaises et aux paysages tous aussi variés et plus beaux les uns que les autres. Combien de fois, depuis le début du voyage, des grimpeurs nous ont demandé ce que des français pouvaient bien faire ici.

 

Certes, depuis quelques pays, les falaises et les lieux que nous visitons ont du charme, mais ne sont en rien comparables aux nôtres…

 

Au fur et à mesure des découvertes et des rencontres, nous en faisons de plus en plus le constat, affutant ainsi petit à petit notre regard sur le monde et sur notre activité. En le comparant avec ce dont nous avons l’habitude, nous changeons finalement le prisme de notre conscience, et touchons au fur et à mesure à l’essence même de ce qu’est le Voyage.  Profiter des petits  bonheurs simples et se rendre compte de la chance d’être là où nous sommes, tout simplement. Après, il n'est pas si simple de se défaire de nos oripeaux sociaux, pour accéder à cette magie de l’instant présent, mais chacun de nous trois, à sa manière avance dans son propre voyage intérieur, lorsqu’il ferme les yeux.

 

« Le voyage est un retour à l’essentiel » disait Je sais Pas Qui. Et je crois bien qu’il avait raison…


 

Bon, maintenant 1200km de plaines nous attendent. Quitte à être dans le thème de la remise en question, nous en profiterons pour faire deux visites marquantes.

 

La première, sera les camps de concentration d’Auschwitz-Birkenau, dont je tairais l’expérience. Certaines choses sont difficiles à décrire à travers quelques lignes, et doivent je pense, simplement être vécues.

La seconde, se trouve après Varsovie, à la frontière Biélorusse. A l’heure du désastre écologique que nous sommes en train de vivre, nous sommes allés voir la dernière forêt primitive d’Europe. Par dernière forêt primitive, entendez forêt qui n’a jamais était exploitée ou modifiée par l’homme…

 

(Nous pouvons malheureusement en témoigner, mais l’Est européen n’est majoritairement qu’un immense champ voué aux monocultures…).

 

 

 

Pour rentrer dans le parc Bieloweza, un guide est obligatoire. Nous tombons sur Joao, portugais expatrié en Pologne, parlant 8 langues apprises en autodidacte, et semblant avoir vécu plusieurs vies (guide assermenté pour le parc, mais aussi prof de yoga, masseur, agriculteur amateur,……..)

Il s’en suivra 4 heures de balade passionnante, entrecoupée de découverte et de discussion variées sur la politique, nos modes vies contemporains, ou sur les directions que l’humanité aurait besoin de prendre, et de toute urgence… Tout simplement passionnant. Une balade aussi philosophique que culturelle et naturaliste.

 

Au milieu d’une forêt à la biodiversité incroyable et unique au monde, peuplée d’arbres dont certains sont les plus hauts d’Europe, on réalise que la nature n’a pas besoin de nous pour être dans un équilibre « soutenable » (expression portugo-polonaise pour signifier la durabilité de l’écosystème, basée sur la diversité, le respect, et la symbiose d’une multitude d’espèces différentes).

 

Une vraie leçon de vie que nous donne la nature, et que l’être humain a bien du mal à appréhender  et qui nous a amené à beaucoup de discussions sur le thème : « comment agir aujourd’hui, à sa mesure, pour espérer renverser l’inévitable, si ce n'est pas déjà trop tard… ».

 

 

 

Avec un peu moins de philosophie et en suivant aveuglément notre GPS, nous nous dirigeons vers la Lituanie … Aveuglément car à notre grande surprise nous nous sommes retrouvés devant la frontière Biélorusse, infranchissable sans visa… Et ce n’est pas si simple de passer cette frontière, à voir l’interminable file de camions et notre attente d’une heure pour finalement arriver au poste frontière et expliquer que nous voulions faire demi-tour… Les boulets ! Les douaniers polonais sont compréhensifs heureusement !