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Echauffourrée avec la beauté - Norvège


 

 

Et voilà, nous n’avons jamais était aussi loin de chez nous qu’une fois la frontière norvégienne franchie…

Nous avions au final pas mal « d’attentes » de ce pays, ainsi qu’une certaine impatience d’y être, et la première étape de notre périple norvégien nous donnera directement le ton sur ce que nous pouvons y trouver.

Après il faut dire que ce n’est pas n’importe quelle étape, il s’agit tout de même de la Mecque de l’escalade sportive actuelle. Témoin du très haut niveau avec ni plus ni moins que les voies les plus difficiles de la planète,  Flatanger et sa célèbre grotte d’Hanshallaren sont à l’échelle de la démesure : 400m de large, 150m de haut pour plus se 100m de mètres de dévers... En photo ça parait grand, dans la réalité c’est monstrueux. Comme si cela n’était déjà pas suffisant, ajoutez un cadre à couper le souffle, et saupoudrez le tout d’un des plus beaux cailloux que l’on puisse imaginer.

 

Première d’une longue série de claques que nous réserve ce pays…

 

Après s’être fumé au bois de hêtres les avant-bras, comme ils le font avec leurs saumons, il est temps pour nous de commencer à redescendre, enfin, avec le camping-car dans un premier temps.

 

 

Deux options d’itinéraire s’offrent alors à nous : prendre la direction d’Oslo en longeant la frontière, et en déviant de temps à autres pour voir à quoi ressemble un fjord, ou longer plus ou moins la côte morcelée de nombreuses vallées, montagnes et autres paysages prometteurs. La deuxième option est bien plus longue et onéreuse (beaucoup de Ferrys à prendre sur le parcours), mais nous emballe largement plus.

 

 

Nous faisons un premier cours arrêt sur la falaise de Hell, proche de Trondheim, avant de dévier vers la côte. Petit spot bondé de Norvégien (dont la moitié nous adresse la parole en Français !), haute de 10-15m maximum et dans un conglomérat pour le moins original, on se retrouve bien loin de Flatanger, mais on a largement de quoi s’amuser.

Puis sur les conseils de Frédérick (suédois rencontré quelques semaines plus tôt) nous prenons la route en direction Andalsnes

 

Là, deuxième claque…

 

Les paysages sont tout simplement magnifiques et pas une vallée ne nous laisse du répit… Après chaque virage, tunnel, col, ferry, rien y fait, c’est tout le temps beau. Des fjords peuplés de maisons en bois rouges typiques, aux petites iles perdues en passant par des falaises aux dénivelés improbables au-dessus des eaux,… Chaque endroit que l’on traverse est tout bonnement incroyable. Même quand le paysage décide de varier un peu, nous avons l’impression d’être plongé au cœur des steppes islandaises, près à tourner une scène pour le seigneur des anneaux. Comble de la situation, cette beauté restera invariable durant l’intégralité de notre séjour ! Au pire, elle sera par endroit simplement encore plus jolie, voire à couper le souffle….

Arrivée à Andalsnes  nous prenons ce que les fans de Street Fighters appellent communément un COMBOOOO.

 Ici loge le Trollvengen (mur des Trolls en français). C’est simplement la paroi la plus haute d’Europe, et l’une des plus grande du monde… 1100m de granit qui partent du fond de la vallée, accompagnés de quelques autres faces monstrueusement grandes. Les montagnes partent ici du niveau de la mer pour finir près de 2000m plus haut, ne vous laissant aucun repère auquel vous pouvez vous raccrocher.

 

La météo nous offre une journée de répit avant de démarré une course effrénée avec elle, histoire de rythmer un peu notre périple au gré de ses envies… On en profitera donc pour partir en grande voie pendant que Mimi se refera un peu les cuisses sur une randonnée du coin. Nous choisissons une « petite face » de 400m pour aller poser du coinceur. Caillou parfait, du dièdres et des fissures impressionnantes, très peu de points en place, avec une vue imprenable sur le Trollvegen.

 

4ème claque - check ü 

 

 

La pluie nous chasse au sud, laissant ainsi les paysages un petit peu moins savoureux afin que l’on arrive quand même à reprendre notre souffle.

  

Malgré cela, sur le ring de la contemplation où nous nous faisons jusqu’à maintenant chamboulé, la Norvège n’a pas dit son dernier mot. Nous commençons en effet à nous accoutumer, au fur et à mesure des rencontres et des expériences, au style de vie Norvégien. Ici les gens sont tout simplement adorables. Tout y est simple, et vous pouvez aisément laisser par inadvertance les clés de votre camping-car, bien en évidence sur la serrure toute la journée sans qu’il n’arrive quoi que ce soit (oui oui, nous avons pu essayer…). Ici le vol ne semble pas exister, et la confiance en autrui semble être religion. Par exemple sur certains ferrys, il faut monter acheter votre billet directement dans la cabine du bateau, et personne ne viendra vérifier que vous ne l’avait pas fait, comme si cette option ne pouvait tout simplement pas être envisageable. La douane volante, armée d’un chien renifleur, à même réussit  à rendre la fouille du camion un moment agréable, c’est pour dire…. Et là, je ne vous parle même pas des petits aménagements gratuits pour les camping-cars, et autres cabanons pour les randonneurs, etc etc...

Alors vous allez vous demander s’il n’y a quand même pas un revers à la médaille. Et bien si, il y en a un. Tout cela, ça se paye. A l’image des autres pays scandinaves, la Norvège dispose de paysages aussi démesurés que le trou qui se forme dans votre portefeuille... Nous sommes ici dans le pays où les gens sont le mieux payé de la planète (près de 3000€ par mois en moyenne), et cela peut expliquer à la fois leur mode vie ainsi que votre propension à devoir manger des pâtes pour ne pas finir ruiné.

 

Toujours rythmé par la météo, parfois capricieuse, qui nous fera par ailleurs le plaisir de revoir un peu la neige (je commence vraiment à voir l’impression que l’hiver ne finira jamais pour nous… #praud), nous continuons à descendre où nous alternerons jours de voyage avec les jours de grimpe.

 

Et oui, la Norvège à cette capacité d’être ni plus ni moins qu’un gros tas de caillou par endroit. Et même les petites falaises qui ne payent pas de mine, surtout au vue du nombre de parois de plus de 400m qu’il y a dans ce pays, valent le coup. Nous aurons ainsi l’occasion de tester lors de notre descente la falaise de Beachen (petite mais qui vaut le détour) celle de Frisksleppet au bord de mer, ainsi qu’une autre grande de voie de 500m au Tauveggen.

 

 

Le fjord de Lysefjord près de Stavanger signera notre dernier round dans cette échauffourée avec la beauté. Ce fjord de 42km de long est l’un des lieux les plus touristiques du pays. Ici c’est des parois de 800m qui trônent fièrement au-dessus de la mer. Vous avez tous forcement vu des images de cette endroit, que ce soit dans une vidéo de base jump (le Kjerag étant probablement le spot le plus célèbre de la planète) ou dans le dernier film « mission impossible Fallout ». Nous nous offrirons pour une fois le luxe de faire de la randonnée afin d’aller voir le célèbre Preikestolen , promontoire tout simplement surnaturel.

 

C’est bon, la Norvège nous a mis au bord du KO…

 

Une autre randonnée est célèbre de l’autre côté de ce fjord, celle du fameux Boltenkjerag (un bloc coincé, perché ente deux falaises à 1000m au dessus du Fjord). Malheureusement, comme si c’était pour nous préserver de tant de beauté, nous arrivons trop tôt dans la saison et la route est fermée pour probablement quelques semaines encore, dommage… On s’offre  malgré tout une journée d’escalade sur la falaise de Sirekrok juste derrière avant de finir la route à Kristansand pour un ferry qui nous mènera directement au Danemark.

 

Vous aurez aisément compris qu’il est difficile de ne pas vous conseiller la visite de ce pays (à condition bien évidement de s’armer de beaucoup de temps et d'un minimum d’argent). Nous avons en effet vu depuis les débuts de notre voyage beaucoup de magnifiques endroits, mais en ce qui concerne ce combat, je pense sans aucun doute que la Norvège en décrochera la médaille….